Le 9 janvier dernier, le recteur du grand séminaire Jean-Marie Vianney de Thakhek, unique séminaire de la petite Eglise du Laos, le P. Jean-Marie Prida Inthirath, a été nommé par Benoît XVI évêque du vicariat apostolique de Savannakhet. Le poste était vacant depuis le décès, le 14 juillet dernier, de Mgr Jean Sommeng Vorachak, d’un cancer de la moelle osseuse, à l’âge de 76 ans. Nommé à la tête du vicariat de Savannakhet en 1997, le prélat avait traversé toutes les étapes de l’histoire mouvementée de l’Eglise du Laos, de la prise totale du pouvoir par le Pathet Lao en 1975 à la lente renaissance de l’Eglise catholique ces dernières années (1).



Le P. Prida Inthirath, né le 19 février 1957 dans la province de Khammouan, sur le territoire du vicariat apostolique de Savannakhet, a étudié la philosophie et la théologie à Thakhek, avant d’être ordonné prêtre le 20 avril 1986, toujours pour le vicariat de Savannakhet. Pour parfaire sa formation, il a étudié en France de 1993 à 1994 (année de formation pastorale à Toulouse). De retour au Laos, et jusqu’en 2004, il eut la responsabilité pastorale de nombreux villages du vicariat, puis se vit confier le poste de recteur du grand séminaire de Thakhek ainsi que la cure des paroisses de Khôksang et de Keng Kasi.



Le vicariat de Savannakhet, situé au centre du Laos et dont le siège épiscopal est Thakhek, est l’un des quatre vicariats apostoliques (2) du pays. Erigé en 1963, il compte actuellement six prêtres en activité sur place (certains étant en formation à l’étranger), 54 paroisses et 98 religieux (dont une cinquantaine de religieuses) pour quelques 13 000 catholiques dispersés dans un environnement bouddhiste très majoritaire (3). La majeure partie de la communauté catholique, qui se concentre dans la localité de Thakhek de ses environs, est formée de Vietnamiens et d’autres ethnies minoritaires.



Selon les sources ecclésiastiques locales, les catholiques sont à l’heure actuelle près de 1 % (entre 40 000 et 45 000 fidèles environ) de la population du Laos, essentiellement bouddhiste. Pour cette Eglise qui manque cruellement de prêtres (une vingtaine seulement pour tout le pays), la liberté religieuse reste très limitée et les activités ecclésiales étroitement surveillées. Ce n’est qu’en 2006, et non sans difficultés, que les autorités ont permis la reprise des ordinations sacerdotales, lesquelles restent néanmoins insuffisantes pour les besoins de la mission (4).



Le lieu ainsi que la date d’ordination du nouvel évêque ne sont pas encore connus.



(1) Voir EDA 512

(2) Les trois autres vicariats apostoliques de l’Eglise au Laos sont Paksé, Vientiane et Luang Prabang.

(3) Sources: Ucanews, 11 janvier 2010, Fides, 9 janvier 2010, Catholic Hierarchy.

(4) Rapport 8 janvier 2010 de le HCR, Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies. Voir EDA 500

(sOURCE: Eglises d'Asie, 11 janvier 2010)