NDLR: Après trente années de succès économique, les réformes initiées par Deng Xiaoping continuent de remodeler en profondeur la société chinoise. A l’approche du 18ème Congrès du Parti communiste chinois, qui devrait se tenir en octobre 2012, les organes dirigeants de la Chine populaire s’interrogeront peut-être sur la nécessité ou non de réformes politiques. Parmi celles-ci figurent une réforme de la politique religieuse. En effet, le « réveil religieux » constaté par tous en Chine appelle à une refonte de la politique religieuse telle qu’elle a été définie dans le « Document 19 » de 1982. Le cadre fixé par ce document craque en effet de toutes parts sans que pour autant les autorités, au niveau central comme au niveau local, semblent en mesure d’élaborer une nouvelle politique.

Dans l’article ci-dessous, Richard Madsen expose les postulats sur lesquels repose la doctrine du gouvernement chinois en matière de politique religieuse. Si la thèse marxiste de la disparition inéluctable des religions a été abandonnée, les esprits, au sein des sphères dirigeantes chinoises, sont toujours prisonniers de la thèse de l’inexorable sécularisation des sociétés modernes. Toutefois, conscient des limites de cette dernière théorie, le pouvoir est à la recherche d’une approche qui lui permettrait de revoir sa politique religieuse dans le contexte d’une société « post-moderne ». Selon R. Madsen, il est fort probable que les dirigeants chinois, qui se perçoivent comme porteurs d’une destinée nationale glorieuse, revêtent des habits religieux à la manière dont les empereurs, détenteurs du « Mandat du Ciel », le faisaient naguère. Ce faisant, ils laisseront entiers les défis que posent le christianisme, l’islam et le bouddhisme tibétain à un système « religieux néo-impérial ».

Richard Madsen est professeur émérite et président du Département de sociologie de l’Université de Californie à San Diego. Il est l’auteur ou le co-auteur d’une dizaine de livres sur la culture chinoise, la culture américaine et les relations internationales. Le texte ci-dessous est une version légèrement remaniée d’une conférence prononcée à Philadelphie, à la Fondation Templeton, en mars 2010; il a été publié sur le site Internet du Foreign Policy Research Institute, un think tank américain *.

* http://www.fpri.org/enotes/201003.madsen.postsecularchina.html

TEXTE: La thèse de la sécularisation est un des piliers de la sociologie moderne. Il existe différentes versions de cette thèse, mais toutes expliquent que la religion va progressivement disparaître et/ou devenir insignifiante dans l’espace public des sociétés modernes. (...) Lire la suite sur le site Internet d'EDA: http://eglasie.mepasie.org/asie-du-nord-est/chine/pour-approfondir-retour-vers-le-futur-mise-en-oeuvre-d2019une-politique-religieuse-pre-moderne-dans-une-chine-post-secularisee


(Source: Eglises d'Asie, 21 septembre 2010)