Eglises d’Asie, 30 août 2010 – Cette année, dans le Nghê An comme dans toutes les provinces du centre du pays, la saison sèche s’était prolongée plus longtemps qu’à l’accoutumée. En certains endroits, les puits et les rivières étaient déjà taris. C’est dire si la population, composée dans sa majeure partie de riziculteurs, attendait l’arrivée de la pluie avec impatience ! Celle-ci est enfin arrivée, la semaine dernière, le 24 août. Malheureusement, elle a été amenée par un typhon de grande ampleur et d’une rare violence, le troisième de l’année.

Les prévisions météorologiques l’ayant annoncé pour une date ultérieure, il a surpris un peu partout la population qui n’était pas encore prête à assurer sa protection. Cette impréparation ajoutée à la force particulière de la tempête a entraîné des dégâts plus importants que les autres années. Le vent, soufflant en rafales tourbillonnantes pendant trois ou quatre heures d’affilée, a ravagé les cultures, abattu le réseau électrique, paralysé la circulation, fait sombrer de nombreux bateaux de pêche et provoqué l’écroulement de nombreuses constructions, comme des écoles, des édifices collectifs, des maisons particulières, etc. Le Comité de lutte contre les typhons et les inondations faisait état, dans l’après-midi du 26 août, de dix personnes ayant perdu la vie pendant le passage du typhon (1).

La province du Nghê An fait partie du diocèse de Vinh et comprend de nombreuses paroisses catholiques. Certaines ont été durement touchées par la tempête. Le récit d’un témoin (2) a décrit les destructions subies par la paroisse de Lang Anh. A l’intérieur comme à l’extérieur de ce village abritant des paysans pauvres, arbres, voitures, poteaux électriques ont été renversés. Peut-être, observe le témoin, faudra-t-il plus d’un mois pour restaurer le réseau électrique. Mais les dommages les plus importants ont été subis par les habitations individuelles. Les rafales de vent du 24 août n’ont épargné aucune construction. Les toits se sont envolés et les eaux ont envahi le sol et les sous-sols. La quasi-totalité des maisons est à reconstruire ou à restaurer. Au souci de leurs résidences détruites, s’ajoute celui de la subsistance dans un avenir immédiat, les réserves de riz ayant disparu avec les inondations venues envahir rizières et greniers. La population de la paroisse a lancé un appel de détresse aux amis proches et lointains et à d’éventuels bienfaiteurs sur place ou à l’étranger.

A l’issue du passage du typhon, une controverse s’est engagée entre les diverses autorités responsables sur la faiblesse et le retard des aides apportées pour protéger la population des dégâts causés par les vents et les eaux. Les fonctionnaires incriminés ont rejeté la responsabilité de la catastrophe sur les services de prévisions climatiques. Le typhon N° 3 avait bien été annoncé, mais il devait être de puissance moyenne alors que les vents ont soufflé avec une force 11 et 12 sur l’échelle de Beaufort, soit 111 à 118 km/h. Il devait sévir sur la partie sud de la province du Nghê An, alors que c’est surtout le nord de la province qui en a ressenti les effets. Enfin, il a abordé les côtes du Vietnam beaucoup plus tôt que ne l’annonçaient les prévisions.

(1) Rapporté par Radio Free Asia, 26 août 2010.
(2) Récit de Dung Lac dans VietCatholic News, 28 août 2010.
(3) Voir Radio Free Asia, 24 août 2010.

(Source: Eglises d'Asie, 30 août 2010)